Misconceivable, d’Erwin Wurm

Erwin Wurm est assez réputé pour détourner les objets du quotidien en modifiant leur fonction première. Pour lui, on peut faire de l’art avec n’importe quoi. Vous aurez sûrement la chance, lors de ces expositions, d’essayer de construire une sculpture éphémère avec un balai, deux oranges et une roue de vélo (et vous-même bien entendu !). Il nous présente ici un voilier déformé, prêt à se jeter dans la Loire, sur le bord de l’écluse du canal de la Martinière au Pellerin. C’est assez délirant, et en plus ça passe très bien dans le paysage !

Le jardin étoilé, de Kinya Maruyama

L’objectif de l’artiste était de créer un espace de vie et de jeu, avec des passerelles, des tunnels, des bancs, des terrasses, un petit observatoire sur la Loire… à partir de matériaux de la région : bois, ardoise, sable, roseaux…, quelques photos d’enfants aussi. Sans préciser que nous avons fait presque deux fois le tour de Paimboeuf avant de le trouver, nous avons été un peu déçu par ce jardin. L’idée est pourtant excellente, mais pas assez exploitée : l’échafaudage servant d’armature aux observatoires aurait dû être caché et recouvert complètement de bois ou de roseaux, les couleurs n’ont pas survécu au temps, et d’un point de vue sécurité, on ne laisserait pas un gosse sans surveillance… Bref, c’est dommage, car cette œuvre aurait pu être superbe.

Suite de triangles, de Felice Varini

Voici une œuvre qui devait normalement être éphémère, mais qui a finalement été conservée après l’édition de 2007. L’idée de l’artiste est de matérialiser une suite de triangles rouges sur les bâtiments industriels du port de Saint-Nazaire, et cette suite n’est parfaitement visible qu’en un seul point ! Placez-vous ailleurs, et vous ne verrez que des tâches rouges dessinées un peu partout sur les murs et silos qui longent le port. Donc le plus drôle, avec cette œuvre, c’est déjà de trouver ce point de vue idéal (pour vous aider, il faut monter sur la terrasse de la base sous-marine). Et personnellement, on a adoré voir les triangles s’aligner au fur et à mesure que l’on avançait vers ce point, et s’éclater dès que l’on s’en écartait. Et nous, ça nous éclate aussi ! Une des œuvres qui a fait notre unanimité.

L’observatoire, de Tadashi Kawamata

L’artiste a imaginé un chemin de bois qui traverse les roseaux bordant les marais de la Loire, et qui débouche sur une tour de 6 m de haut surplombant ces marais et l’écluse de Lavau-sur-Loire. Mais le plus drôle, c’est déjà de trouver l’œuvre : un petit panneau écrit à la main pointant vers un petit chemin longeant les champs indique l’observatoire. Demi-tour donc pour garer la voiture sur le parking le plus proche. Finalement, le petit chemin débouche sur une route. Demi-tour pour aller chercher la voiture, prendre la route qui mène à l’observatoire, faire 200 m et finalement être stoppés par une barrière indiquant « Réserve naturelle ». C’était bien la peine de reprendre la voiture… On aperçoit déjà l’observatoire au loin, et après une petite marche nous voilà devant le chemin de bois qui s’enfonce dans les roseaux et les chardons. Nous n’étions que tous les deux, pas un bruit, à part peut-être celui du vent dans les roseaux. On a même croisé un ragondin ! Nous n’avons pas trop saisi le côté artistique… mais rien que pour la vue et le calme qui y règne, cette œuvre vaut tout de même le détour.

Did I miss something ? de Jeppe Hein

Arrêt à Couëron pour la dernière oeuvre de notre périple. Sur le quai pas très loin de la place en bord de Loire : un banc. A peine quelques secondes après s’y être assis, un jet d’eau de 20 m de haut est propulsé dans les airs ! L’immense jet disparaît dès qu’on se remet debout. Je vous laisse imaginer le délire que ça peut déclencher sur certaines personnes : assis, debout, assis, debout, assis, debout… Une œuvre qui a beaucoup plu à Flu !